Provider: Moravian Museum, Brno, Czech Republic TY - JOUR JO - Anthropologie (Brno) TI - Comment Orrorin a changé nos conceptions sur les origines des hominidés AU - Senut B AU - Pickford M Y1 - 2005 VL - 43 IS - 2-3 PB - Moravian Museum, Brno, Czech Republic SN - 0323-1119 SP - 111 EP - 119 KW - Orrorin tugenensis KW - Miocène supérieur KW - Collines Tugen KW - Hominidae KW - Locomotion KW - Paléoenvironnement KW - Orrorin tugenensis KW - Upper Miocene KW - Tugen Hills KW - Hominidae KW - Locomotion KW - Paleoenvironment N2 - Avant la découverte d'Orrorin en 2000, on admettait que les plus anciens hominidés avaient vécu dans des milieux de savane il y a 5 millions d'années et que l'ancêtre commun aux grands singes africains et aux hommes ressemblait à un chimpanzé. Orrorin, vieux de 6 millions d'années avec son fémur de bipède, son anatomie dentaire différente de celle des chimpanzés, sa phalange terminale de pouce à la morphologie spatulée humaine et non pas réduite, permet d'invalider ces affirmations; par ailleurs le milieu s'avère bien boisé et non pas sec. En fait, Orrorin apparaît plus proche de Homo (microdontie, petit trochanter projeté médialement, morphologie de la phalange du pouce) que d'Australopithecus (mégadontie, petit trochanter projeté postérieurement, pouce encore plus spatulé), ce qui soulève la question de la position des Australopithèques dans l'évolution de l'homme. Orrorin présente des caractères simiesques, comme la diaphyse distale de l'humérus qui ressemble aux chimpanzés et aux Australopithèques, l'épaulement bas des canines, la présence d'une gouttière mésiale aux canines supérieures, le décalage des racines aux prémolaires inférieures. Toutefois, ces traits existent chez de nombreux grands singes miocènes. La découverte d'Orrorin a obligé les paléontologues à modifier leurs idées sur le tempo des événements évolutifs et le type d'environnement dans lequel la transition a eu lieu. Elle remet également en cause la place des Australopithèques dans la phylogénie: ces derniers n'apparaissent pas comme des ancêtres directs, mais une branche latérale éteinte. Il semble donc bien que les hominidés anciens ont hérité de nombreux caractères de leurs ancêtres miocènes (microdontie, dents jugales à émail épais, du diastème post-canine, de la facette aiguisoir, fémur platymérique, splanchnocrâne court), et que pour plusieurs de ces caractères, les chimpanzés sont dérivés (faible épaisseur de l'émail dentaire, présence d'un diastème post-canine, diaphyse fémorale arrondie, splanchnocrâne allongé et adaptation au knuckle-walking). La polarité des caractères doit donc être révisée, tout comme l'idée que l'ancêtre commun aux grands singes et aux hommes ressemblait au chimpanzé actuel et se comportait comme lui. N2 - Prior to the discovery of Orrorin in 2000, it was widely accepted that the earliest hominids evolved in a savannah environment some 5 million years ago and that the common ancestor of African apes and humans resembled a chimpanzee. Orrorin, which is 6 million years old, changed all that and more, because its femora reveal that it was an obligate biped, its dentognathic remains are unlike those of chimpanzees, its terminal thumb phalanx is spatulate and human-like, not at all like the reduced, more pointed ones of extant African apes, and its palaeoenvironment was well wooded to forested. Indeed, Orrorin is closer to extant Homo in some features of its anatomy (microdonty, lesser trochanter of the femur projecting medially, thumb morphology) than it is to australopithecines (megadonty, lesser trochanter of the femur projecting posteriorly, thumb more spatulate), which raises questions about the role of australopithecines in human evolution. There are some ape-like features in Orrorin, in particular the distal humerus which is like that of chimpanzees and australopithecines, the canines which have low shoulders, the presence of a mesial groove in upper canines, and lower premolars with offset roots, but these features occur in many Miocene apes. The discovery of Orrorin obliges palaeontologists to modify their ideas on the timing of events and the paleoenvironment in which the ape-hominid transition took place. It also raises important questions about the validity of the widely accepted concept that australopithecines gave rise to humans, suggesting instead that australopithecines represent a side branch in the hominid family that went extinct without issue. Furthermore, it is now clear that early hominids inherited many of their features from Miocene ancestors (microdonty, thick enamelled cheek teeth, lack of post-canine diastemata, lack of canine/p3 honing, platymeric femora, short splanchnocrania) and that chimpanzees, instead of being primitive in these parts of their anatomy, are in fact derived (thin enamelled cheek teeth, presence of diastemata, rounded femoral diaphysis, elongated splanchnocranium, knuckle walking locomotion). The polarity of these features therefore requires revision as does the widely publicised idea that the common ancestor of African apes and humans looked and behaved like a chimpanzee. ER -